Patrick Dheur, pianiste
Né en 1960, Patrick Dheur étudie le piano au Conservatoire Royal de Liège puis se perfectionne auprès de Léon Fleisher au Peabody Conservatory de Baltimore. Lauréat du Concours Karol Szymanowski, il joue avec de nombreux orchestres en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du sud et en Asie. Sa discographie comporte une vingtaine de CD (dont 3 consacrés à l’oeuvre pour piano de César Franck). Conservateur du Musée Grétry à Liège, Commissaire de la Ville de Liège aux commémorations du bicentenaire de la mort de Grétry (2013) et du bicentenaire de la naissance de César Franck (2022), il a composé une trentaine d’oeuvres de genres variés et a signé plusieurs ouvrages littéraires (notamment La musique du bout des doigts et le le livre-CD Composer avec le monde. Sept notes pour se comprendre)
Patrick Dheur
20 CD, des centaines de concerts à travers le monde, des dizaines de participations à des jurys de concours internationaux, des centaines de concerts organisés à travers festivals et saisons musicales en tant que directeur artistique, des dizaines d’œuvres composées pour des formations variées, le promoteur de la restauration de trois pianos anciens d’exception, voilà quelques ‘facts and figures’ qui permettraient de jalonner la carrière musicale de Patrick DHEUR, si celle-ci se laissait aborder sous un angle factuel uniquement.
Ce serait méconnaître la personnalité de l’artiste, dont la créativité et les recherches musicales depuis de nombreuses années se nourrissent de passion, d’étincelles, de rencontres, probables et improbables, de voyages, de découvertes toujours renouvelées.
Dès ses études au Conservatoire Royal de Musique de Liège, sa personnalité différente et positive attire l’attention des organisateurs ; bientôt les salles de concerts s’ouvriront à lui. Après ses rencontres avec les plus grands (Lucette Descaves, Paul Badura Skoda, Joachim Achucarro, Nikita Magaloff, etc) dans les masters classes internationales et le premier Prix du Concours Karol Szymanowsky, il se fait sélectionner par Léon Fleisher pour étudier aux Etats-Unis (Baltimore Peabody Conservatory). C’est le début de l’extériorisation de sa nature profonde secondée par une technique solide et un son souple et puissant qui deviendra sa signature.
L’art de la conception des œuvres musicales initié par Fleisher joue un rôle créatif inouï et permet à l’artiste à la fois de pénétrer la musique, son histoire, de puiser aux sources de sa créativité personnelle, de concevoir un programme en fonction des moments de vie, en fonction de son envie profonde d’exprimer ses sentiments divers.
A partir de ce moment, son activité créatrice est en évolution constante ; il joue beaucoup et partout : plus de 20 tournées aux USA, des concerts dans pratiquement dans toute l’Europe, en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique. Sa carrière est ponctuée de prestations dans des salles mythiques : le Carneigie Hall et le Lincoln Center de New York, le Bunka Kaikan à Tokyo, le Symphony Hall d’Osaka, le Théâtre Theresa Carreno à Caracas. Il enregistre notamment pour NHK, la radio télévision japonaise. Il partage sa passion avec de nombreux orchestres, en duo, trio, quintette et rejoint le groupe des solistes du Conservatoire de Vienne. Il donne deux fois des master classes dans cette prestigieuse institution, sur la musique française et César Franck. Sa collaboration avec de nombreux musiciens de la capitale autrichienne sera mise en lumière par l’enregistrement pour l’ORF des œuvres de Frühling et Zemlinsly, avec des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Vienne.
C’est à partir de cette période qu’il est invité dans de nombreuses universités américaines pour donner des cours sur César Franck notamment (Hartford, Philadelphie,Washington, San Diego, Kansas).
Sans doute influencé par ses rencontres avec de grands compositeurs tel Alfred Schnittke avec qui il travaille à l’enregistrement de plusieurs œuvres, son activité de compositeur prend une place de plus en plus centrale. Un certain aboutissement se fera sentir lors de la composition de sa Cantate » L’Evangile de Saint-Jean » pour chœur, solistes et orchestre, une relecture de l’Evangile.
Patrick Dheur aime écrire et après avoir été édité chez Luc Pire (il a écrit un essai » La musique du bout des doigts » aujourd’hui traduit et édité également en chinois), il écrira tous les textes de ses compositions musicales (Cantate Saint-Jean, Ballet Vocale » La clé des Mondes « , Trois regards sur la Tradition).
En tant que compositeur, le succès est aussi au rendez-vous ; ses compositions font l’objet d’enregistrements avec des orchestres, ensembles et solistes de réputation internationale et elles sont régulièrement jouées en Belgique et à l’étranger.
Il est bien connu pour son attachement à la culture musicale de la Ville de Liège. L’intégrale de la musique pour piano de César Franck en est un bel exemple. On peut y ajouter sa vocation à mettre en évidence des chefs d’œuvre de compositeurs liégeois. En exhumant un manuscrit inédit de 1770 du compositeur André Modeste Grétry et en le portant à sa réalisation par un travail minutieux de réécriture, il élargit encore sa vision de l’art musical.